Le Kyûdô
De Kyotō à Sō Ryū
Depuis la création des arcs les êtres humains nourrissent une relation forte avec ceux-ci. Cette arme apparue à peu près au même moment sur tous les continents semble avoir d’emblée revêtu une aura noble et sacrée la conduisant à devenir un symbole puissant lors de rites de passage ou de rituels spirituels. Ce qui fera aussi que la pratique du tir à l’arc fut bien souvent accessible aux femmes.
Au Japon, les arts de la guerre étaient encadrés par un code d’honneur très poussé, teinté de philosophie bouddhiste et shintoïstes, des facteurs qui encourageaient à développer la qualité de l’esprit autant que la maîtrise du corps, à mettre de la dignité dans la loyauté, de l’élégance dans la précision, et bien d’autres raffinements.
Le tir à l’arc faisant parfaitement écho à toutes ces attentes fut donc élevé au rang le plus noble des disciplines guerrières japonaises.
L’arrivée des armes à feu au Japon au milieu du XVIe siècle est le tournant qui obligea les yumis à quitter les champs de bataille pour muer en ce qu’en Occident nous avons appelé un art martial (faute d’avoir pu traduire le véritable sens de Budō). Ce qui permit à la voie de l’arc, le kyūdō, de traverser cinq siècles d’histoire et d’évolutions des pensées pour parvenir jusqu’à nous.
Les pratiquants de Sō Ryū ont conscience que malgré toute leur passion, bien des aspects de la culture japonaise et de la profondeur du Budō leur échapperont toujours, mais les qualités de cœur et d’attention qu’ils cultivent ensemble dans la pratique du kyūdō suivant les enseignements de la lignée des Kanjuro Shibata Senseis, les mettent en chemin.
L‘école Heki Ryū Bishū Chikurin-ha étant affranchie des codifications modernes et de la compétition, elle peut rester centrée sur l’essence de la pratique du kyūdō.
Chacun peut aborder cette voie à partir de ce qu’il est et nourrir son chemin personnel en intégrant l’expérience acquise au dōjō dans sa vie quotidienne.
Les 5 principes d’Heki Ryū Bishū Chikurin-ha par Kanjuro Shibata XXI:
— Nous ne discriminons jamais qui que ce soit qui voudrait pratique dans notre école.
— Nous n’empêchons personne de quitter notre école.
— Il n’y a ni religion en arrière-plan, ni dogme, dans notre école.
— Il y a un seul enseignant dans notre école, à savoir Kanjuro Shibata XXI, Sensei. Ce qui signifie qu’il n’y a aucune autre personne au-dessus des étudiants. Il n’y a pas de hiérarchie.
— Le plus important étant que les étudiants aiment pratiquer le kyūdō et ont du plaisir dans leur pratique.
À venir ici: nous donnerons la parole aux pratiquants de Sō Ryū…